Dernier épisode de la série sur NES, Mario Bros. 3 est généralement cité comme l'opus préféré des joueurs, et ce pour de très, très nombreuses raisons. Après un deuxième volet très différent du premier, Nintendo revient ici aux bases et améliore considérablement la recette de Mario Bros. 1 qui commençait à faire de vieux os. Le résultat donne un jeu semblant avoir 20 ans d'avance sur sa console et son époque. C'est à se demander comment la brave petite NES arrive à faire tourner un titre aux ambitions si démesurées ?

Plus maniable mais toujours aussi technique, on retrouve donc ici les fondamentaux du 1, peaufinés "up to eleven" pour leur donner un gros coup de jeune. De fait, les niveaux restent assez courts, mais voient leur nombre tripler et leur complexité s'accroître grandement. Chacun d'entre eux est unique, et proposent chaque fois de nouvelles idées de gameplay rendant leur parcours d'autant plus agréable. Entre les niveaux sous l'eau, les niveaux où les ennemis deviennent trois fois plus grands, ceux qui se passent dans des labyrinthes ou encore les niveaux à défilement horizontal avant chaque boss, on peut dire que ce jeu ne manque pas de variété !

Les power-up à ce propos se multiplient dans ce 3e volume, qui voit arriver des costumes uniques : la grenouille, permettant de nager plus facilement sous l'eau, la carapace de tortue, servant à se protéger et à balancer des marteaux, et surtout la feuille — reprise dans les opus récents —, nous transformant en raton-laveur capable de s'envoler pendant une courte durée. On retrouve aussi évidemment les objets apparus dans le premier épisode, ainsi que les secrets, maintenant décuplés. Tout curieux prendra un plaisir fou à découvrir une sortie cachée ou à révéler une partie cachée de la map jusqu'alors inaccessible.

Le système de carte est probablement le meilleur ajout de cet épisode, et ce n'est d'ailleurs pas un hasard si ce modèle est aujourd'hui devenu la référence dans les jeux actuels. Au lieu de l'habituel format où les niveaux s'enchaînent les uns à la suite, tel que dans les deux premiers jeux, le joueur est ici ramené sur la carte du monde à chaque fin de stage, sur laquelle il peut voguer, que ce soit pour se rendre au niveau suivant ou pour explorer un peu. Mini-jeux permettant de gagner des 1-up ou des objets ainsi que potentiels passages secrets pourront y être accédés, de même qu'un inventaire permettant de se doter d'un power-up avant le niveau suivant. Si la taille de chaque map, unique à chaque monde, laisse un peu à désirer par rapport aux jeux suivants, son statut de pionnier de même que son nombre fulgurant de détails cachés reste impressionnant même encore aujourd'hui.

En définitive, faut-il jouer à Mario Bros. 3 ? Bien sûr que oui. Si le titre peut paraître suranné aux yeux des plus jeunes — notamment de par sa difficulté, toujours très élevée vers la fin, ou de par son absence totale de sauvegardes —, le faire sur émulateur à l'aide de sauvegardes manuelles ne devrait poser aucun souci. Si le jeu a encore aujourd'hui droit à une haute estime, ce n'est pas pour rien. Novateur sur beaucoup d'idées, Mario 3 a réussi à créer sur NES un gameplay très proche de ce qu'on connaît actuellement. Que ce soit les opus suivant qui aient tout repris ou ce jeu qui ait tout inventé, on ne peut en tout cas nier la grande importance qu'a eu ce jeu sur l'histoire du JV.