Tout commence bien avec ce titre : les missions spatiales, toujours aussi grisantes, font honneur au prédécesseur. X-Wing, A-Wing, B-Wing… on virevolte, on désintègre, on enchaîne les objectifs dans un rythme soutenu et une mise en scène qui sent bon la Guerre des Étoiles. Les sensations sont là, les contrôles répondent, les médailles d’or nous tendent les bras — à condition de ne pas cligner des yeux et de réaliser de bonnes performances, naturellement.
Mais très vite, l’Empire contre-attaque. Car voici les phases au sol, aberration ludique, remplissage incarné, erreur de conception gravée dans le marbre du level design. Marcher ? Oui. Viser ? Mal. Esquiver ? Au petit bonheur la chance. Le Prince de la Glisse s’invite dans Star Wars avec des roulades inutiles et des sabres laser plus mous que les blagues des rebelles. On touche le fond avec la course en motojets sur Endor, où le seul challenge est de ne pas s’éclater contre un tronc en hurlant « Mais pourquoi ? ».
Narrativement, c’est un méli-mélo de missions bonus et d’interludes inutiles. On ajoute un traître random, Starkly, histoire de faire genre, on clôt tout ça sur une mission finale en AT-ST, comme si on avait oublié que Rogue Squadron parlait… de vaisseaux. Le climax ? Han Solo qui joue au démineur, suivi d’un combat de boss si risible qu’on se demande s’il était prévu dès le départ ou improvisé entre deux cafés.
Techniquement, le jeu s’en sort avec les honneurs : décors soignés, bruitages immersifs, musiques orchestrales. L'ambiance prend un petit coup avec les doublages français, qui ne sont pas toujours à la hauteur.
Heureusement, le mode coopératif est là. Oui, Rebel Strike permet de rejouer toute la campagne de Rogue Leader à deux. Et c’est là qu’on comprend : pour s’amuser, il faut retourner dans le passé.
Ce que le jeu propose de mieux, c’est son prédécesseur.
On ne devrait pas jeter la pierre lorsqu'une suite veut innover -malheureusement, il y a trop de ces missions à pied... Ou même en véhicule, qui ressemblent plus à du remplissage.