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La SEGA Saturn ~ On n'est pas sur la même planète


Lighto

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Considéré comme un objet culte par les gamers, elle est encore à ce jour perçue comme l'une des meilleures consoles de l'histoire du jeu vidéo. Synonyme de déclin pour la marque SEGA, elle marque aussi un tournant décisif dans l'industrie du jeu vidéo telle que nous l'avions connue. Après un dossier très édifiant sur la Dreamcast, on retourne cette fois au cœur des années 90's sur la planète Saturn.

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- INTRODUCTION -

Avant d'entamer le dossier, faisons un petit bilan de la génération 16-bit. Reprenons les principaux acteurs de cette ère et faisons un rapide résumé de celle-ci. La génération 8-bit fut très largement dominée par Nintendo et sa NES avec 95% des parts de marché en sa possession. Dans l'idée d'inverser la tendance en sa faveur, SEGA lance au Japon son premier système 16-bit en 1989, baptisé la MegaDrive. En 1992, la Super Nintendo riposte contre la console de SEGA sans toutefois se montrer capable de renverser la tendance. En effet, et contre toute attente, la Megadrive dominera la première partie de cette génération avant que la SNES ne reprenne de l'avance grâce à des licences fortes et incontournables telles que Super Mario World 2, The Legend Of Zelda : A Link To The Past ou encore Final Fantasy VI qui ont assuré la prospérité de Nintendo.

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À coté, les micro-ordinateurs sont définitivement à l'agonie, et certains constructeurs échouent devant la supériorité des consoles de Nintendo et SEGA. La GameBoy fait un véritable tabac, pendant que la GameGear de SEGA perd en crédibilité malgré ses capacités techniques largement supérieures à celle de sa rivale.

- HANDICAP ET PROBLEME DE TIMING -

Dès la conception de la MegaDrive, il fut décidé bien à l'avance qu'elle serait en mesure de supporter d’éventuelles extensions capables d'étendre la puissance de son hardware, si le besoin en était. Sortie en 1992, Le MEGA-CD (ou SEGA-CD) fut le premier add-on développé pour la console. Elle avait pour principal caractéristique de proposer des scènes cinématiques dans les jeux vidéo, et une amélioration considérable du son (le point faible de la MD). Toutefois, le support CD n'étant pas encore au point, le manque de jeu cruel sur la plate-forme ainsi que son prix relativement excessif auront eu raison de cette révolution technologique.

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Vient ensuite la seconde extension qui a pour mission de transformer la MegaDrive en console de jeu 32-bit. Surnommée "Le projet Mars", elle fut développée par les équipes de SEGA Of America et prendra le nom définitif de "32X". Cette dernière subira la concurrence directe de sa consœur, la Saturn (conçue par SEGA Japon), puisqu'elle sortira dans une période approximative à cette dernière. Entre un simple périphérique et une toute nouvelle console de jeu, le choix fut rapidement fait par le public. Ce qui aura pour conséquence de précipiter le 32X dans l'omission la plus totale.

Ces deux projets d'extension au coût de production plus que prohibitif ont eu raison des fonds monétaire récoltés par le succès de la MegaDrive. Pire encore : SEGA perd en crédibilité sur les marchés américain et européen, autrement dit, un pourcentage relativement important des joueurs, tout en sachant que la MegaDrive n'a jamais rencontré le succès escompté dans son pays d'origine, le Japon.

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C'est avec une situation financière des plus précaires que SEGA lancera donc la Saturn, sans compter l'opposition des concurrents, et tout particulièrement l'arrivée de Sony dans la bataille avec une console qu'ils annoncent comme étant révolutionnaire.

- LA SATURN -

La Saturn est sortie le 22 novembre 1994 au Japon, suivie d'une sortie en terre américaine le 11 mai 1995 et enfin, le 8 juillet de la même année dans les différents pays d'Europe. Celle-ci fut appelé edans un premier temps la "GigaDrive" dans l'idée de poursuivre la chronologie lancée par la MegaDrive. Une idée qui fut plus ou moins reprise par Nintendo (dans un premier temps) avec la future N64, alors surnommée "Ultra 64".

Ayant basé les noms de code attribués à leurs projets de console sur notre système solaire, SEGA baptisera son nouvel hardware "Saturn". Cette dénomination fait également écho au fait qu'elle soit la sixième console de jeu produite par la société et commercialisée dans le monde entier (tout en tenant compte, bien évidemment de la Game Gear).

L'étendard de la machine est tout naturellement représenté par une logo qui s'apparente à la planète Saturne. D'où la fameux slogan publicitaire "On n'est pas sur la même planète". Il s'agit aussi de la première (et seule) console de jeu de SEGA qui gardera son nom de code en tant qu’appellation officielle.

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Sur le papier, le statut de la machine est des plus alléchants. La bête est équipée entre autres de deux processeurs 32 bits Hitachi SH2 cadencés à 28,6 Mhz chacun, de deux chips graphiques 32 bits (le VDP 1 pour les effets 3D et le VDP 2 pour tout ce qui concerne la 2D), d'un processeur sonore Motorola 68EC1000 disposant de 32 canaux et enfin d'une mémoire centrale de 2 Mo. Par ailleurs, elle est capable d'afficher une résolution maximale de 704 x 480 et dispose d'un lecteur de CD-Rom double vitesse. À noter que la qualité sonore de la Saturn est supérieure à celle de la PlayStation. La Saturn disposait également d'un côté multimédia puisqu'elle est capable de lire des films compressés au format MPEG ainsi que des fichiers musicaux et des images, via le l'accessoire VCD card qu'il fallait enficher dans la machine.

Il était aussi possible de booster les ressources de la Saturn grâce à des RAM que l'on pouvait insérer dans un petit port cartouche situé en amont de la console. Ce dispositif permettait au joueur d'avoir des jeux presque aussi parfaits que leur homologue en arcade. La Saturn permettait également de se connecter à l'Internet grâce à un accessoire (le NetLink) permettant ainsi de jouer à certains softs en local.

- Sony Versus SEGA -

Avec la Saturn, la priorité de SEGA était d'investir pour de bon le seul territoire qui leur résistait encore depuis leur début : le Japon. Aussi ironique que cela puisse paraître et malgré leur emprise totale sur le marché de l'arcade, aucune des consoles de salon produite par l'entreprise ne fut capable de rencontrer le succès sur le territoire nippon. Ainsi, pour le lancement de son nouvel hardware, SEGA s'appuie fortement sur un catalogue de jeu issu directement de l'arcade avec des titres réputés tel que Virtua Fighter et Daytona USA.

Si Nintendo continue d'exploiter la Super Famicom avec des hits tels Donky Kong Country ou encore Chrono Trigger, un nouveau challenger fait son apparition avec la ferme intention de s'imposer comme le nouveau leader du jeux vidéo. Après un partenariat douteux avec Nintendo, Sony s'apprête à lancer sa première console de jeu : la PlayStation. Le géant de la Hi-Fi se veut confiant et affirme que sa machine sera une révolution en terme de jeu en 3D.

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Devant l'inexpérience de Sony dans l'univers du jeu vidéo, les analystes du marché proclament d'ores et déjà SEGA vainqueur de ce premier duel, la marque étant plus que bien implantée en Europe et surtout aux États-Unis qui représente le marché le plus important en terme de bénéfices. Ainsi, SEGA joue de ses meilleurs atouts en proposant les conversions arcade de Virtua Fighter 2 et celle de Daytona USA afin de promouvoir la sortie de la Saturn. Les premiers chiffres de vente sont assez concluants puisque la Saturn trouve foyer chez plus de 500 000 Japonais entre son lancement et la période de Noël. Au Japon, les spots publicitaire sont assurée par un personnage très charismatique que l'on pourrait comparer à Chuck Noriss : Segata Sanchiro, mais jugez plutôt par vous même !

Le 3 décembre 1994 arrive également au Japon la PlayStation. Alors que la Saturn propose seulement 5 jeux depuis son lancement, la console de Sony en dispose du double. Dès lors on constate que les exclusivités Sony tel que Ridge Racer ou Tekken offre techniquement plus de finition contrairement à ce que propose la console de SEGA. Très vite, celle-ci va souffrir à tord d'une comparaison graphique qui fut mal interpréter par la presse et ce, tout au long de sa carrière. Les magazines spécialisés vont profiter de cette brèche pour favoriser la propagande anti-Saturn et valoriser les jeux de la PlayStation auprès du public. Hors le véritable défaut de la Saturn était son incapacité à gérer les transparences. Des titres tel que SEGA Rally, V-Rally ou encore Panzer Dragoon prouvent que la Saturn est aussi puissante que sa concurrente. Sur le papier l'hardware de la Saturn est équivalente aux capacités de la PlayStation.

Plusieurs mois s'écoulent, il est désormais temps pour SEGA de préparer le lancement de la Saturn aux États-Unis. Afin de ne pas se laisser distancer par leur nouveau rival, la société avance la date de sortie de la Saturn pour le 11 mai 1995, soit 4 mois avant la sortie de la PlayStation. Saisis de cours par cette annonce, les développeurs et les éditeurs sont contraints de conclure rapidement les jeux destinés au lancement de la machine. Par conséquent, beaucoup de titres vont être bâclés ou tout simplement être annulés. Encore une erreur marketing de SEGA qui aura de graves répercussions sur sa stratégie pour la suite et surtout sur son image auprès des joueurs ainsi que des éditeurs tiers. De plus, son prix est beaucoup trop élevée contrairement à celle de la PlayStation (299 $ contre 199$) beaucoup plus abordable. Enfin, le catalogue de jeu de la Saturn est une fois de plus trop pauvre pour contrer celle de la PlayStation.

Alors que SEGA continue d'aguicher les hardcore gamers a coup de Shoot them'up et de conversion arcade, Sony séduit les joueurs du monde entier avec une campagne publicitaire des plus agressives et fait même usage de l'auto-dérision. Ils démocratisent ainsi davantage le jeu vidéo à travers le monde. La tendance étant clairement en faveur de Sony, SEGA se voit affublé petit à petit par l'image du perdant... Une image dont ils voudraient se défaire le plus rapidement possible.

SEGA va donc placer la barre très haute avec : Shining Force 3, Panzer Dragoon Saga, Nights Into Dreams, Last Bronx ou encore Virtua Cop et Deep Fear ! D'autres éditeurs apportent également leur soutien à la Saturn, comme Treasure avec le mythique Guardian Heros, DoDonPachi de Cave mais aussi de nouvelles licences rendues cultes telles que Grandia ainsi que Sakura Taisen 1 & 2... Des softs exceptionnels qui valent largement les exclusivités de la PlayStation. Mais il est déjà trop tard pour la Saturn, sans compter que très peu de ces jeux sont portés en Occident, et encore moins traduits dans la langue de Molière.

N'omettons pas la politique de Berni Stolar (président de la branche américaine de SEGA à cette époque) qui ne voit aucun intérêt à exporter les RPG aux States, sous prétexte que les gamers préfèrent les jeux de sport avant tout.

Si la situation de la console est catastrophique en Occident, au Japon la Saturn fait match égal avec sa rivale jusqu'en 1997. Cette date sera fatidique pour la console de SEGA puisque cette même année arrive en exclusivité Final Fantasy VII sur PlayStation. Le hit de SquareSoft rencontre un énorme succès ce qui scellera à jamais le destin de la Saturn au Japon. Ce septième épisode va non seulement booster les ventes de la PlayStation mais aussi faire beaucoup d'ombres à la N64 de Nintendo... la seule rivale qui va résister au rouleau compresseur de Sony, ce dernier ayant désormais le monopole sur la génération 32-bit.

C'est donc en 1998 que la production des jeux Saturn cessera officiellement, avec un dernier titre officiel paru en 2000. Devant ce cuisant échec SEGA pose le bilan et s'offre une remise en question quant à son avenir... Vous avez dit la Dreamcast ?

- Conclusion - Le début de la fin - déclin -

Concrètement comment en sommes-nous arrivé là ? Beaucoup de facteurs sont impliqués dans cet échec. Il faut d'abord prendre en compte l'architecture de la Saturn qui était un véritable casse tête pour les développeurs. Ces derniers se sont naturellement tournés vers la facilité et donc la PlayStation. Ensuite arrive la communication de SEGA totalement déplorable, voire inexistante face à la puissance marketing de Sony. Mais aussi une façon de penser dépasseée... Pendent que SEGA cherchait le hardcore gamer, Sony est allé séduire le grand public. Vient après le prix de la console trop cher à son lancement et enfin un catalogue de jeu trop pauvre pour son line-up. Ho ! Et j'oubliais l’absence d'un véritable Sonic ? Oui... Mais ceci est une autre histoire !

Avec l'arrivée de Sony dans le jeu vidéo, la guerre des consoles a pris un tout autre visage. Jamais auparavant une marque n'a eu autant d’influence sur le grand public. Avec la PlayStation, Sony va étendre sa domination vidéo-ludique sur plus de 15 ans. Mais surtout, anéantir la notion de mascotte lancée par Nintendo et SEGA. Qui aurait pensé que la trahison de Nintendo mènerait indirectement SEGA à sa perte ?..

Merci à Jimmy51 pour l'orthographe.

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Très bon dossier, le problème de Sega est qu'il visait trop sur l'arcade. Sony est bien trop orgueilleux car il se croit le maître du marché vidéo ludique mais Microsoft lui plante des épines sous le pied. Nintendo continue tranquillement son chemin avec la Wii et la nouvelle Wii U.

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Bon dossier où l'on comprend comment SEGA s'est cassé la gueule en se tirant une balle dans le pied. J'dois admettre que je m'attendais à entendre plus parler de Nintendo qui était tout de même présent avec également de grosses sorties durant les années 94/98.

Quoi qu'il en soit, j'espère que tu es sur une piste pour te remettre sur des tests/dossiers réguliers.

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Aaaaaah ! Segata Sanshiro ! :cool: :rire:

Quelle console cette Saturn, surtout pour les fans de bons shmup comme moi. (et encore plus pour les fans de Treasure... comme moi :rire: ) Y'a eu des tonnes de bons jeux sur cette console, elle aurait dû marcher, malheureusement le marketing n'a jamais été le fort de SEGA...

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Merci tous le monde ! Personellement, j'ai toujours vu Treasure comme étant un allier très proche de SEGA. Dommage que c'était pas un développeur liée par contrat d'exclusivité pour l'ensemble de ses jeux ! Sinon, pour te répondre Rik, la Nintendo 64 est arrivée qu'en 1997 soit, tardivement par rapport à la Saturn qui s'est retrouvé confrontée de front à la PlayStation.

Mais il est vrai que j'aurais du préciser que sans ses licence forte Nintendo se serait fait démonter a son tour.

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Sérieusement , ils étaient mancho les mec du markéting chez SEGA ou quoi ?!

Ce faire de l'auto concurence, sortire une machine beaucoups trop chère comparé a la concurente N°1, Sony, et surtout prendre les Americain pour des cons, en disant qu'ils ne s'interressent pas au RPG mais au jeux de sport o_O

L'éffrondement de SEGA, ne vient pas de la concurence direct, mais de la stupidité des haut résponsable de la marque.

Merci pour ce Dossier Lighto, et je finirai par le magnifique jeu de mots de Rik :

SEGA s'est cassé la gueule en se tirant une balle dans le pied.

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  • 2 semaines plus tard...
  • 2 semaines plus tard...

Merci pour vos commentaires, a vrai dire SEGA s'est reposé sur ses laurier croyant que le public de la MegaDrive soutiendrait aussi la Saturn, sans avoir a faire trop de publicité. Mais voilà, le double échec du MEGA-CD et du 32x ont fait trop de dégats sur l'opinion public... La notoriété de Sony a fait le reste du travail ^^

Prochain dossier en préparation sur l'empire Sony :ok:

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  • 10 mois plus tard...

Très bon dossier, très agréable a lire.

Personne de mon entourage n'avait une Sega donc j'ai jamais pu savoir à quoi ça ressemblait.

Ma premiére réaction en ouvrant un émulateur MegaDrive était: "OMG 6 touches ?"

Cette console avait de très bons jeux mais pas autant que la SNES.

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  • 3 semaines plus tard...
  • 4 semaines plus tard...
Invité Retrofan092

Ah la saturn c'est l'une de mes consoles préférés dommage que comme l'as dis elfen lied ,le marketing de Sega était un peu special on va dire.

Voyez vous je m'en étais racheter une l'an dernier car mon ancienne buguais un peu au niveau du lecteur cd ,maintenant j'essaie de me faire le full set pal ,mais je galère un peu .

Prochaine objectif j'aimerais bien choper la saturn jap blanche et le skeletton bien classe mais a part ebay ou aller au Japon c'est chaud.

Mais c'est toujours un plaisir et un régal d'y rejouer.

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