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Le Petit Coin Lecture


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Livre 📖  hautement intellectuel !

#Lecture2plage

 

Dieu est argentin (pour les argentins ... & Messi a mis tellement de temps à rentrer dans le cœur des argentins). 

 

Je recommande les passages sur les <> Coupes du monde, c est interessant et assez triste finalement.une exclusion pour un contrôle positif dont je ne connaissais pas les détails comme quoi le diable est dans le détail parfois ... mais qd on est Dieu ... le combat est quotidien. 

 

Anecdotes du point de vue du préparateur physique de Dieguito. J ai découvert des petites choses. Pour bien l apprecier il faut toutefois bien connaitre le personnage et sa vie

 

 

 

 

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Cet article est tiré de Philosophie magazine (numéro 177).

“Comment puis-je éveiller mes enfants à la beauté ?” de Charles Pépin (j'adore sa manière de traiter des dilemmes "éthiques")

 

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"LE DILEMME DE VIRGINIE
« Je bataille avec mes enfants pour les exposer à de beaux films, à de belles peintures, à de belles musiques, à de la bonne nourriture, mais ils sont sans cesse attirés par la laideur. Que faire ? Pour avoir conscience de la beauté, faut-il rencontrer et connaître la laideur ? »

 

LA RÉPONSE DE CHARLES PÉPIN 

Je commencerais, chère Virginie, par une question : qu’appelez-vous exactement « laideur » ? Vos enfants reconnaissent-ils cette laideur comme telle ou essaient-ils de vous convaincre de la beauté de cette « laideur » ? 

 

S’ils jugent cette laideur belle et sont capables d’argumenter, et surtout s’ils argumentent en partant de leurs émotions, de leurs sentiments, et non de la norme en vigueur ou du goût dominant, alors je dirais que rien n’est perdu ! L’expérience esthétique commence en effet dès lors que le sujet est capable de s’écouter, de faire confiance à son libre jugement. C’est ce que montre Emmanuel Kant dans la Critique de la faculté de juger : lorsque nous affirmons que « c’est beau », nous nous référons à ce que la beauté crée en nous, non à des arguments objectifs. À partir du moment où vos enfants sont capables de poser ce type de jugement esthétique, d’affirmer que « c’est beau » en se référant à ce que la beauté leur fait – et non à ce qui « ferait » le beau objectivement –, je crois que vous pouvez déjà être rassurée. Cela signifie qu’ils ont un sens esthétique, et qu’ils pourront, plus tard peut-être être sensibles à d’autres types de beauté. Si vous craignez que leur jugement soit déterminé par la norme en vigueur dans leur classe d’âge ou par quelque effet grégaire, alors n’hésitez pas à leur demander ce que cette beauté leur fait, comment ils la reçoivent, s’ils sont bien à l’origine de leur jugement de goût. Bref, si vous voulez enseigner à vos enfants le sens du beau, apprenez-leur d’abord à être à l’écoute de leurs émotions, de leurs sentiments, plutôt que de leur présenter des œuvres « objectivement » belles. Vous pourriez d’ailleurs aussi vous demander quel est votre propre rapport à la beauté lorsque vous évoquez « de beaux films, de belles peintures ou de belles musiques » : s’agit-il là de votre goût ? D’un goût universellement reconnu ? C’est, je crois, davantage en vous référant à votre goût, à ce que la beauté vous fait à vous, plutôt qu’à un prétendu bon goût objectif ou universel, que vous pourrez être entendue de vos enfants – ou au moins les intriguer, leur donner envie d’aller y voir. 

 

Mais n’interprétez pas mal mon propos. Je ne pense pas que toutes les œuvres se valent et comprends très bien que vous vouliez que vos enfants rencontrent des œuvres belles ou sublimes. C’est pourquoi je vous propose aussi une autre méthode pour favoriser la rencontre de vos enfants avec la beauté : laissez-la traîner partout pour qu’ils tombent dessus… « par hasard » ! Cela marche souvent mieux que les grands discours… Vous adorez tel peintre ? Laissez un livre ouvert sur une reproduction de l’un de ses chefs-d’œuvre sur la table du salon. Peut-être qu’un de vos enfants tombera dessus, y sera sensible et vous questionnera à son sujet. Vous aimeriez que vos enfants découvrent tel titre d’un chanteur ou tel morceau de musique classique ? Mettez-le à fond et faites exprès de l’oublier en partant faire les courses ! Votre enfant vous demande votre portable ? Donnez-lui en ayant lancé au préalable la vidéo de Joshua Bell, l’un des plus grands violonistes de tous les temps, jouant dans le métro de Washington dans l’indifférence générale… 

 

Sachez enfin que votre influence sur les goûts de vos enfants est somme toute limitée : c’est peut-être difficile à accepter mais c’est plutôt une bonne nouvelle. Vos enfants ont des parents mais aussi des amis, des professeurs, des amoureux, des amoureuses, et toutes ces influences s’entrelacent de façon imprévisible. À l’adolescence, on est souvent bien plus réceptif à une découverte musicale venue de son récent coup de foudre amical plutôt que d’un de ses parents… Les réseaux sociaux et les plateformes musicales proposent sans cesse à vos enfants de nouvelles œuvres, de nouveaux goûts potentiels, de nouvelles découvertes. Peut-être qu’un jour, c’est l’un de vos enfants qui vous ouvrira les yeux sur la beauté d’une œuvre que vous ne connaissez pas ! Votre question le montre : vous essayez de faire au mieux pour éduquer vos enfants, les guider vers le beau… Mais n’oubliez pas également de leur faire confiance !"

 

https://www.philomag.com/articles/comment-puis-je-eveiller-mes-enfants-la-beaute-charles-pepin-repond-vos-dilemmes

 

 

 

 

 

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Voici un livre que je vais m'acheter pour mon anniversaire :

Techniques d'animation pour le dessin animé, l'animation 3D et le jeu vidéo

de Richard Williams, l'homme aux 3 Oscars (Qui veut la peau de Roger Rabbit ?).

 

Le livre apprend, pas à pas, comment réussir une animation fluide et efficace, tout en soulignant les erreurs à ne pas commettre... et Richard Williams raconte son aventure qu'a été l'animation, nous raconte ses anecdotes sur les animateurs légendaires de Disney, Tex Avery... avec qui il a travaillé.

C'est une sorte de bible de l'animation.

 

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Et voici une petite animation des personnages de la couverture du livre trouvée sur le web :

 

 

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“Dois-je laisser ma fille s’habiller comme elle le veut ?”

Charles Pépin répond à vos dilemmes

Article issu du Philosophie magazine n°181, rédigé par Charles Pépin le 08 juillet 2024.

 

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LE DILEMME DE LAETITIA
« Ma fille de 14 ans s’apprêtait à sortir faire des courses avec ses copines.
Il faisait très beau, et elle portait un mini-short en jean blanc et un petit crop top rouge, très décolleté. Elle ne s’en rendait pas compte, mais cette tenue soulignait beaucoup ses formes. C’était davantage une tenue pour la plage que pour la ville. Au moment de lui en faire part, je n’ai pas osé. D’un côté, j’avais envie de lui dire que cette tenue pouvait sembler indécente, éveiller le désir des hommes – je pensais évidemment au risque d’être embêtée dans la rue, voire d’être agressée. J’avais envie de lui demander de se changer et de lui apprendre à “faire attention”. Mais je savais qu’inviter ma fille à “faire attention”, à rester “discrète”, revenait à reproduire cette logique patriarcale demandant aux femmes de s’effacer et non d’être fières de leur féminité, de leur puissance ou de leur beauté. Et je savais d’ailleurs ce que ma fille allait me répondre : “C’est les garçons qu’il faut éduquer ! Si la simple vue d’un short en jean les rend fous, c’est leur problème, pas le mien. Je m’habille comme je veux !” J’étais d’accord avec elle, mais cela ne réglait pas le problème… J’avais bien sûr l’idée qu’elle pouvait s’affirmer autrement que par ses vêtements. Mais elle le sait déjà, elle qui lit un livre par jour et est politisée. Alors, que faire ? »

 

 

"La réponse de Charles Pépin

 

Voilà un vrai dilemme, qui met en jeu la tension paradoxale entre, d’un côté, la femme féministe, consciente de la reproduction des schémas inhérents à la société patriarcale et, de l’autre, la mère responsable, consciente des risques, connaissant les chiffres effarants du nombre d’agressions sexuelles et de viols, et sachant comment une telle tenue pourrait être « interprétée » par ceux qui, parmi les garçons, ne sont précisément pas encore « éduqués » au sens où l’entend votre fille. 

 

Comme vous semblez l’indiquer, il y a de fortes chances que votre fille ne cherche à plaire à personne si ce n’est à elle-même et qu’elle ait simplement envie de se sentir belle. En lui demandant de « faire attention », voire, pire, en lui demandant de se changer, vous risquez de casser ce joli mouvement de liberté et de découverte, par lequel elle expérimente de nouvelles manières de s’habiller. Cela reviendrait à dire à votre fille devenant femme que nous vivons dans une société tellement définie par le regard des hommes, par leur désir, qu’il est dangereux de sortir dans la rue sans prendre garde à sa tenue et qu’une femme se doit de rester discrète et de « faire attention ». Comme je comprends votre réticence… On voit les risques d’une telle idée, confirmée par des siècles de patriarcat : que le féminin soit défini par l’effacement ou la pudeur, et que soient réservées au masculin l’affirmation de soi et la liberté. Que votre fille apprenne la réserve et non l’audace d’être soi, le retrait et non l’affirmation, à avoir peur et non à se sentir puissante. Comment accepter de perpétuer une telle logique insidieuse de domination ?

 

Et en même temps, votre inquiétude me semble légitime. Elle n’a que 14 ans, et votre rôle de mère est certes de lui donner confiance pour partir à la conquête de son existence mais également de la prévenir de certains risques. Je ne sais pas vraiment comment vous pourriez sortir de votre dilemme, mais je crois que vous pourriez au moins lui dire trois choses, qu’elle ne comprendra pas nécessairement à son âge. Libre à elle, ces trois choses connues, de décider de sa tenue. 

 

1. Quel que soit le sentiment de sa liberté, elle doit savoir que nous sommes des animaux sociaux et vivons sous le regard les uns des autres. Qu’on le veuille ou non, tout comportement est donc au moins en partie « adressé ». C’est peut-être pénible, pesant, mais c’est ainsi : on ne peut pas faire comme si le regard des autres n’existait pas. On cherche toujours plus ou moins leur approbation. Sartre, dans le sillage de Hegel, l’a parfaitement montré. 

 

2. Même les plus civilisés et les mieux éduqués des hommes, même ceux qui sont de parfaites illustrations de l’affirmation de Camus – « Un homme, ça s’empêche » – sont susceptibles de réagir instinctivement par une excitation à la vue du corps d’une femme adulte. Même quand cette excitation est canalisée ou sublimée, elle existe. Ceci n’est pas un jugement de valeur mais un fait. 

 

3. Pour cette raison notamment, il faut éduquer les hommes, et plus encore les jeunes garçons. Leur enseigner les valeurs d’égalité et de respect, leur expliquer que le porno véhicule une fausse image de la sexualité et du désir, et, plus globalement les inviter dans ce grand mouvement, à l’aube duquel nous nous trouvons, de déconstruction de la société patriarcale. Mais cela prendra du temps et nous n’en sommes qu’au début. 

 

Bien évidemment, nombreux sont les hommes qui savent vivre leur excitation dans le respect de l’autre, et que notre comportement soit « adressé » ne nous dit pas à qui il est adressé. Votre fille pourra tout à fait vous répondre qu’elle « adresse » sa tenue à ses copines ou à des figures du féminisme, et pas aux hommes – a fortiori pas à ces hommes incapables de maîtriser leurs pulsions. Le « problème du short blanc » n’est donc pas vraiment résolu, et j’ai bien conscience de vous laisser face à votre dilemme. Mais vous avez au moins de quoi ouvrir une discussion, ainsi que quelques éléments pas inutiles à votre fille sur le chemin de sa liberté. Elle en fera ce qu’elle voudra. Elle pourra tout aussi bien décider de se changer ou vous répondre qu’elle vous a bien entendu mais continuera à s’habiller comme elle veut, qu’elle ne veut plus de ce monde qui finit et qu’elle portera son short et son crop top avec d’autant plus de conscience, en pensant à toutes celles, avant elle, qui se sont battues pour leur émancipation."

 

https://www.philomag.com/articles/dois-je-laisser-ma-fille-shabiller-comme-elle-le-veut-charles-pepin-repond-vos-dilemmes

 

@GOONIES Ça devrait t'intéresser, j'ai cru comprendre que tu avais des "fifilles". D'ailleurs elles ont quel âge ? Et comment s'appellent-elles ?

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Merci pour cette article qui m eclaire 😀 ... je suis déjà dans ce mode ... avec 1 fifille ... elle fait son ado ... à 7 ans 1/2 & crois moi c est important le demi ...

 Un bon petit caractère !

Une vraie héroïne de Pagnol ! 

A toi de trouver le prénom... je t ai mis sur la piste si tu aimes les devinettes !

 

Ce soir on inaugure la saison des soirées Pyjama avec apero, bonbons, bolo et ... film ...ah lalala les filles à leur papa 

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  • 2 months later...

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Hors-série Philosophie Magazine "L'Art de bien parler"

La force du non-dit

Nicolas Tenaillon, publié le 08 janvier 2023 (4 min)

 

On peut dire des choses entre les mots. Depuis peu, les linguistes se préoccupent de cette réalité aussi ancienne que le langage. Car autant qu’un mot, un silence peut être polysémique, et diverses les intentions du locuteur qui use de l’implicite. C’est l’art du demi-mot. Quels sont donc les messages qui passent quand ça va sans dire ?

 

Sun Tzu, le célèbre auteur de L’Art de la guerre qui vécut il y a deux mille cinq cents ans dans une Chine dévastée par les dissensions intérieures, estimait que les plus belles victoires sont celles qui se gagnent sans bataille. Cette conviction peut-elle s’appliquer à la rhétorique ? Comment convaincre ou emporter une joute oratoire sans puiser dans l’arsenal des arguments sophistiques et autres stratagèmes listés par Schopenhauer dans son Art d’avoir toujours raison [publié en 1864] ? La réponse est peut-être à chercher du côté des théoriciens de la linguistique qui ont su mettre en évidence qu’entre le silence et la parole explicite, la force d’une argumentation se construit bien souvent dans une zone intermédiaire : celle du non-dit. Explication.

 

Ferdinand de Saussure (1857-1913), fondateur de la linguistique moderne, réduisait l’analyse du fonctionnement de la langue à ses lois internes, indépendamment du statut et de l’intention des interlocuteurs. Dans les années 1960, Roman Jakobson (1896-1982), qui formula le modèle standard de tout schéma de communication, semblait encore minimiser ce qui n’est pas explicite dans une conversation. Ce sont les partisans du pragmatisme linguistique (John Austin, John Searle, Paul Grice, pour citer les plus connus) qui peu à peu vont investir le champ du « non-dit » et montrer que l’analyse du langage ne peut pas être satisfaisante si elle prend pour seul objet ce qui est exprimé.

"La prise en compte du non-dit a orienté vers une possible manipulation de l’interlocuteur"
 

John Austin (1911-1962) distingue ainsi parmi les actes de langage ce qu’il appelle les « énoncés perlocutoires » dont la fonction n’est pas directement contenue dans ce qui est affirmé explicitement. Par exemple, si je dis à quelqu’un qui est chez moi : « il pleut », je l’avertis et je suggère, sans le dire, qu’il doit se munir de son parapluie avant de sortir. Cette mise en évidence de la capacité du langage à induire des conduites par « sous-entendu » devait ouvrir la voie à une réflexion plus approfondie sur la possible manipulation intentionnelle de l’interlocuteur.

 

Paul Grice (1913-1988) montre en ce sens que si la logique de la conversation repose sur un « principe de coopération » qui veut que, dans un échange idéal, les interlocuteurs fournissent un contenu (loi d’informativité), sans y ajouter des données superflues (loi d’exhaustivité) de manière à être compris (loi de pertinence) et crus (loi de sincérité), les conversations réelles transgressent bien souvent les limites de ce cadre. Si, par exemple, j’informe un ami que « Marie a eu un bébé et s’est mariée », l’ordre de l’énoncé peut suggérer que je déplore qu’elle ait fait un enfant avant de se marier. Mais peut-être n’est-ce pas mon intention. Grice appelle « implicature conversationnelle » le fait que ce qui est suggéré peut donner lieu à une interprétation laissée à la liberté de l’interlocuteur. Et il observe que plus l’écart est grand entre le sens conventionnel, explicite, et le sens indirect, implicite, qu’on peut prêter à l’énoncé, plus l’auteur de l’énoncé a la possibilité d’affirmer de bonne ou de mauvaise foi, qu’il n’a pas envisagé le sous-entendu en question.

 

Cet écart constitue-t-il une marginalité dans les pratiques du langage ? Pas pour le linguiste français Oswald Ducrot (né en 1930) qui soutient dans Le Dire et le Dit (1980) que « c’est un trait inhérent à la langue, et l’un de ses traits les plus constants et les plus fondamentaux, que de permettre aux interlocuteurs d’instituer entre eux un réseau de rapports implicites ». Distinguant le présupposé, le posé et le sous-entendu, lequel est toujours niable, Ducrot en déduit que « comprendre un discours, c’est toujours imaginer des stratégies ».

 

Quel usage la rhétorique peut-elle faire de cette théorisation de l’implicite par la linguistique ? La combinaison des possibilités qu’offre l’analyse savante des non-dits se réduit à quatre cas de figure :

-soit le locuteur est bien intentionné et veut instruire un auditeur lui-même bien intentionné ;

-soit il veut convaincre son interlocuteur qui, lui, est de mauvaise volonté ;

-soit l’énonciateur est mal intentionné et veut duper un auditoire crédule ;

-soit, enfin, les interlocuteurs sont tous les deux de mauvaise volonté.

*Dans le premier cas, si l’implicite est préféré à l’explicite, c’est pour que celui à qui l’on parle découvre par lui-même ce dont on veut le convaincre. Stratégie bienveillante qui parie sur l’intelligence de l’interlocuteur pour éveiller sa raison ou son cœur. Jésus avec ses paraboles illustrerait ce bon usage de l’implicite lorsqu’il s’adresse aux apôtres.

*Dans le second cas, le recours au non-dit a pour but de défaire les arguments de l’adversaire. Technique qu’affectionne Socrate quand il ironise à l’encontre des sophistes et les pousse à se contredire eux-mêmes pour pouvoir ensuite exposer ses idées et faire penser ce qu’il a voulu dire.

*La troisième possibilité est celle que revendique par exemple Machiavel, lorsqu’il estime que le Prince doit être bon simulateur et dissimulateur pour duper le peuple afin de conserver le pouvoir. La ruse, si elle est légitime en politique, requiert l’usage constant d’un langage hypocrite.

*Le dernier cas de figure est enfin celui qu’on observe dans les débats les plus envenimés où s’échangent par allusion les pires coups bas pour salir l’adversaire et ses idées. Le recours à l’implicite vient alors renforcer les préjugés de ceux qui d’emblée avaient pris parti pour l’un ou l’autre des deux interlocuteurs. Il permet, par exemple, aux racistes ou aux sexistes de se reconnaître entre eux par un jeu d’allusions que la loi ne peut que difficilement sanctionner.

 

Il y a donc, on le voit, un bon et un mauvais usage de l’implicite en rhétorique. Mais cette polyvalence même prouve que le non-dit est assurément une force. Force d’autant plus irrésistible qu’elle est insondable, puisqu’elle trouve son origine dans l’intention masquée de l’énonciateur dont la bienveillance ou la malveillance ne peut pas être vérifiée par la seule parole entendue.

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(J'adore ce jeu !)

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En quoi les jeux vidéo sont-ils “beaux” ?

Thomas Morisset, propos recueillis par Nicolas Gastineau, publié le 03 juin 2021 (10 min)

 

Richesse des graphismes, modélisations 3D de haut vol, mondes « ouverts » envoûtants : les jeux vidéo suscitent une expérience esthétique intense chez le joueur. Peut-on pour autant parler de « beauté » des jeux vidéo ? Oui, d’après Thomas Morisset, qui a soutenu une thèse de philosophie sur l’esthétique des jeux vidéo. Il nous explique notamment comment la rencontre entre un geste technique et un monde imaginaire crée une expérience esthétique inédite.

 

(Cet entretien a été réalisé en partenariat avec Stories, le magazine d’Ubisoft).

Avant de poser la question de la beauté d’un jeu vidéo, faisons ce qu’exige la méthode philosophique : s’accorder sur la définition du mot.

Thomas Morisset : Je m’appuie sur la définition d’Emmanuel Kant. Pour lui, le beau n’est pas tant la qualité d’un objet que le sentiment qui naît d’une relation entre un sujet et un objet. Une personne trouvera tel objet beau en faisant l’expérience d’un accord sensible avec lui, accord singulier qui ne peut se résumer simplement par un concept. La beauté marque toujours une certaine résistance du sensible, mais cette résistance est heureuse, car elle nous permet de voir les choses sous un autre jour. Et ce sentiment va avoir une qualité que Kant nomme vivifiante, c’est-à-dire qu’elle va augmenter notre impression de santé. Par exemple, il peut y avoir de la beauté dans une chanson triste. Mais on sent bien que quand on écoute une chanson triste, il s’agit d’une tristesse raffinée, qui nous fait dire « tiens oui, c’est ça aussi la tristesse », sans définir rigoureusement ce qu’est la tristesse. Et c’est pour cela que l’on peut désirer écouter des chansons tristes : parce qu’il y a quelque chose de vivifiant à entendre un sentiment présenté de manière sensible, ce qui enrichit notre rapport au monde.

Pour Kant, la beauté marque toujours une certaine résistance du sensible, mais cette résistance est heureuse, car elle nous permet de voir les choses sous un autre jour.

 

Pour qu’on ressente de la beauté, il faut aussi que la relation à l’objet soit désintéressée ?

Oui. Prenons un exemple. J’ai une tasse devant moi. Une relation intéressée à cette tasse serait de l’évaluer par rapport à son usage : l’analyser, y voir un contenant et une anse, et me dire « je peux la saisir pour porter le contenant à mes lèvres ». Je vois un arbre avec des baies rouges, je suppose qu’elles sont toxiques et je ne les mange pas. À l’inverse, la relation esthétique, là où peut advenir la beauté, doit être désintéressée. Vis-à-vis de l’arbre, au lieu de me demander si je peux manger ses fruits, je vais m’attarder sur la petite nuance de vert des feuilles, sur ce rouge qui ne ressemble à aucun autre rouge. J’entre dans une relation esthétique avec l’arbre, puisque je le considère pour lui-même, dans la manière dont il m’apparaît et non plus dans ce à quoi il sert.

 

Pourtant, dans les jeux vidéo, on est toujours occupé à l’exécution d’une tâche. Comment retrouver ce désintéressement alors qu’un joueur a toujours un objectif, des missions à accomplir, etc. ?

Effectivement. Dans un jeu vidéo, on nous demande constamment d’exécuter des tâches : tirer sur un ennemi, réaliser une quête, finir une course automobile, etc.

Le type d’attention mobilisé ne va donc a priori pas être esthétique, puisqu’intéressé : il faut être pragmatique, réagir rapidement, catégoriser très vite. Cette expérience-là, c’est ce que j’appelle le jeu fermé : la poursuite de l’objectif et l’enchaînement des actions requises pour l’accomplir.

Mais dans un jeu vidéo, il y a aussi des moments que j’appelle, par opposition, jeu ouvert : quand l’attention du joueur va cesser d’être accaparée par l’objectif pour s’attarder sur le paysage, la musique ou la narration. Il y a d’ailleurs un genre entier de jeux vidéo, les walking simulators, qui ne proposent que des balades sur le mode du jeu ouvert. L’un de mes favoris est le Sacramento (Dziff, 2016) de Delphine Fourneau qui nous plonge dans un monde de croquis aux couleurs délicates.

 

Dans le cadre des jeux vidéo, l’expérience de la beauté ne pourrait donc se faire que dans ces moments-là ?

On pourrait effectivement en conclure que c’est dans le seul jeu ouvert que l’on ressent de la beauté. Mais l’on voit bien que, quand on est joueur, il y a certains mouvements et moments de jeu fermé que l’on a bien envie de qualifier de beaux. Quand on regarde les buts du joueur jstn. sur Rocket League [un jeu de sport], quand on voit une tactique imparable se dérouler dans Counter-Strike [une célèbre série de jeux de tir]… Ou, même, plus simplement, quand on assiste à une belle ouverture aux échecs, il y a bien un vocabulaire commun qui qualifie de beau ces gestes-là. A-t-on raison d’employer ce mot ? Je crois que oui. Mais cette expérience de la beauté diffère de celle de l’esthétique traditionnelle, parce qu’il s’agit d’une expérience technique, et qu’il s’agit donc d’une beauté technique. Pour qu’il y ait beauté technique, il faut que survienne, dans la relation intéressée qui unit une personne à son outil, sa manette ou sa souris, un jeu entre l’effort et le but : on va apprécier l’effort fait pour lui-même plutôt que comme moyen en vue d’une fin.

Par exemple, je peux planter un clou et me concentrer uniquement sur le résultat : il n’y a pas de beauté, juste un plaisir de la réussite. Mais, je peux aussi faire attention à la courbe de mon bras, au jeu des forces physiques dans mon mouvement. Je peux ainsi devenir attentif à la richesse sensible de mon mouvement (ou d’un mouvement que je vois) et prendre plaisir à sentir cette richesse sensible : on retrouve ici la beauté, mais sous sa forme technique.

Face à une action particulièrement bien exécutée dans un jeu vidéo, on fait l’expérience d’une beauté qui diffère de celle de l’esthétique traditionnelle ; parce qu’il s’agit d’une expérience technique, il s’agit donc d’une beauté technique. Et elle survient d’un jeu entre la personne et son outil, l’effort et le but.

 

Il peut donc y avoir dans les jeux vidéo de la beauté technique, qui est en résumé une exécution qui manifeste la richesse sensible des gestes. Et de la beauté au sens traditionnel, dans les moments de jeu ouvert. Les deux ne peuvent-ils pas se rencontrer ?

C’est tout l’enjeu de mon questionnement. Normalement, ces deux expériences mobilisent une attention très différente, et le joueur passe constamment de l’une à l’autre. Il est en train de lire une quête, qu’il peut éventuellement apprécier pour sa qualité littéraire ; puis, au milieu, une information importante pour progresser s’y glisse : retour du jeu fermé. Sauf qu’il existe des moments où les deux types de beautés vont pouvoir se renforcer l’une l’autre – c’est ce que j’appelle le beau jeu.

 

Tu donnes l’exemple de Brothers : A Tale of Two Sons (Starbreeze Studios, 2013).

Oui. Dans Brothers…, le joueur dirige non pas un, mais deux avatars : deux frères partis à la recherche d’une fontaine de jouvence pour sauver leur père gravement malade. Le jeu sépare la manette du joueur en deux : le joystick et la gâchette gauches permettent de déplacer et de faire interagir l’aîné, le joystick et la gâchette droites, le cadet. Sauf que, vers la fin, l’un des deux frères meurt. Et dans la séquence qui suit, le joueur ne contrôle donc plus que la moitié de la manette. L’impression est très étrange : une main devient inactive, après avoir été sollicitée pendant des heures, et elle s’impose presque comme un poids mort. Par l’immobilité imposée à la main, le jeu propose déjà une façon remarquable de représenter le deuil du frère. Une belle illustration de ce que disait Maurice Merleau-Ponty du deuil : « Nous ne comprenons l’absence ou la mort d’un ami qu’au moment où nous attendons de lui une réponse et où nous éprouvons qu’il n’y en aura plus. » Ici, de manière littérale, le joystick gauche ne répond plus. Mais le frère désormais seul arrive alors devant une étendue d’eau. Problème : il a toujours nagé avec le concours de son frère. Pour réussir à traverser, il faut alors avoir la présence d’esprit de réactiver sa main inerte et d’utiliser le joystick du défunt, qui déclenche son souvenir et offre à nouveau la possibilité de nager. Cette séquence est, pour moi, du beau jeu, car elle propose un jeu esthétique et technique sur la notion de survivance. Du côté du jeu ouvert, le jeu met en scène de manière poignante la survivance des morts. Du côté du jeu fermé, le jeu propose une variation technique sur les habitudes du joueur : il fait survivre la commande à la disparition de l’avatar, ce qui fait de ce moment une énigme originale. Par ce lien, plaisir mécanique et plaisir esthétique semblent indissociables dans l’expérience de la beauté.

 

Donc le beau jeu, c’est le moment où la beauté technique rencontre la beauté esthétique, où le jeu fermé rencontre le jeu ouvert, où la forme et le fond se joignent dans la tâche à accomplir ?

Oui. En termes d’expérience, c’est comme s’il y avait une oscillation très rapide entre le jeu ouvert et le jeu fermé. Un moment où ces deux modes de la beauté vont être sentis en même temps et se renforcer l’un l’autre. Ce qui va créer une expérience particulièrement intense, mais également fragile. Car très vite, le jeu fermé reprend le dessus et le joueur quitte cet instant de grâce pour se remobiliser sur l’objectif. Le beau jeu ne fonctionne donc que par éclat : il est éclatant, car c’est un moment marquant, mais il est aussi éclaté, puisque très furtif.

Le beau jeu, le moment où la beauté technique du ‘jeu fermé’ rencontre la beauté esthétique du ‘jeu ouvert’, ne fonctionne que par éclat.

 

Pour montrer ce que le beau jeu peut avoir de dynamique, tu évoques aussi Mirror’s Edge (Dice, 2007).

Dans Mirror’s Edge, le joueur incarne une coursière, Faith, qui doit courir sur les toits de la ville. Je précise que c’est un jeu sans HUD [« heads-up display », en français « affichage tête haute », soit un ensemble d’informations affichées à l’écran qui renseignent le joueur sur son personnage ou son environnement, comprenant par exemple le score, le niveau, la direction à suivre, l’état de santé de son personnage, etc.]. Au début, les toits de la ville sont très blancs. Mais Faith a une sorte de sixième sens, un « sens urbain », qui va colorier certains objets urbains d’un rouge très vif et saturé, pour indiquer quel est le bon chemin à emprunter. Et ce rouge est beau, à mon sens, quand il est vu en mouvement. Le joueur se déplace, la ville passe autour de lui à grande vitesse, et il n’y a que ces tâches de rouge saturé qui passent de place en place. Cet élément va rythmer l’image. Le rouge est à la fois un indicateur du jeu fermé mais il a aussi une qualité esthétique, il renforce l’impression de sérénité et de majesté de la ville, et ce sentiment devient d’autant plus intense que le joueur joue de mieux en mieux. Mais pour accéder à cette beauté esthétique, il faut avoir bien incorporé le mécanisme et le rythme du jeu. Et pendant les sauts, le plaisir mécanique du geste réussi donne accès au plaisir esthétique du jeu des couleurs, qui vient en retour enrichir l’effort technique du joueur qui ressent une certaine sérénité face au parcours risqué. L’aspect visuel est donc perçu à travers le geste, ce qui est l’une des possibilités sensibles les plus intéressantes des jeux vidéo.

 

Il y un autre exemple que tu cites, celui de Race The Sun (Flippfly, 2013), un jeu de course au graphisme très simpliste.

Race The Sun est ce qu’on appelle un endless runner, un jeu de course infinie. Le joueur contrôle un vaisseau à énergie solaire, et il fait la course contre le soleil. Si le soleil se couche, l’énergie tombe à zéro, et c’est game over. C’est donc une course vouée à l’échec. Cette course inéluctable est une allégorie de la vie, mais la majorité du temps, puisqu’il est concentré sur le fait d’esquiver les obstacles, cette dimension allégorique est occultée par l’intensité du jeu fermé. Il y a d’ailleurs une espèce de trivialité de la course d’obstacles qui empêche de porter le sens très longtemps. Mais, il y a de rares et beaux moments où le joueur réalise cette relation entre le mode de jeu, le endless runner, et le contenu allégorique du jeu – le soleil couchant après lequel le joueur court désespérément. Comment cet instant de grâce intervient-il ? La réponse est toujours singulière. Peut-être que, rythmiquement, à ce moment précis, le joueur vient de réaliser une esquive géniale, ou que se présente à l’écran une configuration du mouvement qui rappelle soudainement l’allégorie de la vie, et l’exprime en geste technique.

Pour moi, percevoir l’aspect visuel à travers le geste physique du joueur constitue l’une des possibilités sensibles les plus intéressantes des jeux vidéo.

 

Donc le moment de beau jeu sera propre à chacun ? D’après toi, un créateur de jeux vidéo peut-il, en étant conscient de ces instants de grâce, les susciter par le mariage intentionnel d’un obstacle technique et de la dimension symbolique de l’environnement ?

Par définition, dans Race the Sun, les niveaux sont générés aléatoirement. Mais dans Brothers…, même si les créateurs n’avaient pas à l’esprit cette définition du beau jeu, l’effet était recherché. Mais effectivement, le beau jeu est une expérience singulière – et l’on ne peut savoir à l’avance si ce que le designer met dans son jeu va la susciter. De la même façon qu’un romancier n’est jamais certain, à l’avance, de ce qui plaira dans son roman. Le problème des jeux vidéo, c’est qu’il y a parfois un décalage : l’aspect très physique et technique de la mécanique n’est pas toujours adapté à porter le contenu. Et l’on se retrouve parfois avec un bel environnement qui n’est là qu’en passant, qui n’enrichit pas l’aspect mécanique – ce qui n’est d’ailleurs pas forcément un défaut. Les jeux vidéo obligent à penser l’appréciation sensible comme ayant deux domaines distincts : l’esthétique et le technique. Ce sont ainsi de formidables outils pour apprendre à cultiver ces deux faces du sensible, séparément ou dans cette rencontre fragile et éclatante qu’est le beau jeu.

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  • 4 months later...

Il s'agit d'un article proposé par Windows que j'ai un peu raccourci... ça peut en intéresser certains -si vous avez des jouets Tortues Ninja...

 

"Il existe aujourd’hui un véritable business, qui peut en effet vous permettre d’en obtenir une très jolie somme. Surtout s’il s’agit de jouets dérivés de séries animées, comme Transformers ou Mon petit poney. Dernièrement d’ailleurs, ce sont plus précisément les figurines d’une très célèbre licence que les collectionneurs s’arrachent : les Tortues Ninja.

Ce sont plus précisément les premières versions, les premières générations commercialisées dans les années 1980 par la marque Playmates, qui sont très recherchées.

La raison : la série animée des Tortues Ninja (sortie en 1987) a fortement influencé leur valeur.

Certains personnages secondaires, peu présents dans la série mais produits en faibles quantités, comme Scratch the Cat, sont ainsi devenus rares et très chers.  En comparant les premières séries (1988-1990), celles qui sont plus prisées, vous pouvez avoir de belles surprises. Certains modèles peuvent d’ailleurs valoir une petite fortune. C’est le cas de Scratch the Cat (daté de 1993), qui est l’une des figurines les plus rares et chers de la collection, car produite en très petite quantité. Son prix peut atteindre plus de 3000 € en boîte scellée.

Autre figurine rare, souvent vendue entre 1000 et 2000 € , Le Shogun Shoate (daté de 1994).

Les quatre tortues originales (datées de 1988), Leonardo, Michelangelo, Donatello et Raphael, qui proviennent de la première série Playmates peuvent dépasser 500 à 1000 € si elles sont sous blister."

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Le 06/04/2025 à 22:25, Aflow a dit :

Peux-tu nous en dire plus sur ce manga ??

 

Ce manga est sorti il y a une dizaine d'années, et traite d'un sujet atypique; la vie d'une famille de bourreaux à l'époque de Louis 16, juste avant la Révolution. 

 

Pour la petite histoire, c'est en flanant dans le rayon manga de Cultura qu'à la vue de cette couverture, je bloque immédiatement; j'me dis "Mais merde, ça me rappelle un animé qui m'avait sacrément marqué à la grande époque de Manga Vidéo (cultissime pour moi ce générique de Sepultura!!!) et cet animé c'est Vampire Hunter D. Un chasseur de créatures évoluant dans un monde post-apocalyptique, c'est classe.

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  • 1 month later...

Article Marie-France il y a 1 jour :

Voici le formulaire à remplir avant le 27 mai pour empêcher le rond bleu de WhatsApp, Facebook Messenger et Instagram d'aspirer vos données personnelles...

 

Meta, maison mère de Facebook, va utiliser vos photos, commentaires et vidéos pour entraîner son intelligence artificielle. Heureusement, il existe un formulaire pour s’y opposer.

À peine visible, un simple lien caché dans les réglages de vos applications préférées peut faire toute la différence. En quelques clics, vous pouvez empêcher Meta – la maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp – d’exploiter vos photos, vidéos, messages publics et commentaires pour nourrir son intelligence artificielle.

Mais attention, ce droit d’opposition n’est valable que jusqu’au 27 mai 2025. Passé ce délai, Meta considérera que vous avez donné votre accord par défaut. Et vos souvenirs de vacances, vos annonces familiales, vos échanges sur les réseaux sociaux pourront alors alimenter l’algorithme de l’assistant Meta AI, basé sur la technologie Llama.

 

Pourquoi Meta utilise vos données pour son IA ?

Meta a mis à jour ses conditions d’utilisation pour améliorer les performances de son assistant d’intelligence artificielle, désormais accessible depuis Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. Son objectif : entraîner son IA avec le maximum de données publiques. Cela comprend :

-les photos et vidéos postées sur vos profils ;

-les commentaires laissés sur d’autres publications ;

-les messages publics sur Facebook, Instagram, Threads ou WhatsApp ;

-les informations publiques comme vos annonces professionnelles, personnelles, familiales…

Ces données, accessibles publiquement ou sous licence, sont utilisées pour affiner les capacités de génération de texte, de traduction ou de réponse contextuelle de Meta AI. Pour l’instant, seuls les comptes utilisateurs de plus de 18 ans sont concernés. Les comptes adolescents ne sont pas encore inclus dans cette collecte, mais cela pourrait évoluer.

 

Comment remplir le formulaire pour protéger vos données personnelles :

Conformément au RGPD (Règlement général sur la protection des données), vous avez le droit de refuser l’utilisation de vos données personnelles par Meta. Ce refus passe par un formulaire officiel accessible dans chaque application. Voici le mode d’emploi détaillé, plateforme par plateforme :

 

Sur Facebook :

1. Ouvrez l’application Facebook.

2. Cliquez sur votre photo de profil (en haut ou en bas à droite).

3. Sélectionnez Paramètres de confidentialité puis Centre de confidentialité ou cliquez ici.

4. Lisez le deuxième paragraphe de la section dédiée à l’intelligence artificielle : un lien vers le formulaire y est mentionné (« opposer »).

5. Cliquez sur ce lien, remplissez le formulaire avec votre adresse e-mail liée à Facebook.

6. Validez : vous recevrez un e-mail pour confirmer votre opposition.

 

Sur Instagram :

1. Rendez-vous sur votre profil puis cliquez sur les trois petits points en haut à droite.

2. Allez dans Paramètres > Plus d’infos et d’assistance > Centre de confidentialité.

3. Faites défiler jusqu’au paragraphe sur Meta AI, puis cliquez sur « opposer ».

4. Entrez l’adresse e-mail liée à votre compte Instagram.

5. Vous recevrez un e-mail de validation.

 

Sur WhatsApp :

1. Accédez directement au formulaire en ligne de Meta (ce lien peut varier selon les pays).

2. Remplissez votre adresse e-mail ainsi que le numéro de téléphone associé à votre compte WhatsApp.

3. Envoyez le formulaire et attendez l’e-mail de confirmation.

Attention : Si vous n'effectuez pas cette démarche avant le 27 mai, Meta considérera que vous avez donné votre consentement implicite.

 

Que faire si vous avez déjà utilisé Meta AI sur les réseaux sociaux de Facebook ?

Si vous avez déjà interagi avec Meta AI sur WhatsApp ou Messenger (via la commande @MetaAI), vous pouvez supprimer la conversation :

- Sur Android : appuyez longuement sur la conversation, puis sélectionnez la poubelle.

- Sur iPhone : balayez vers la gauche, puis sélectionnez « supprimer » ou « archiver ».

Mais la méthode la plus radicale reste de ne jamais cliquer sur l’icône bleue Meta AI, ni d’y faire appel dans vos discussions.

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WhatsApp : attention, ce réglage activé par défaut rend vos messages accessibles à tout le monde.

Vous pensiez vos discussions protégées ? Ce détail discret dans les paramètres suffit à compromettre la confidentialité de vos échanges.Vous pensez vos messages privés ? Ce détail dans WhatsApp prouve le contraire.

 

Les conversations WhatsApp sont censées être sûres, confidentielles, protégées. C’est même l’un des principaux arguments de l’application depuis l’introduction du chiffrement de bout en bout.

Et pourtant, un détail que peu d’utilisateurs remarquent remet sérieusement en question cette impression de confidentialité absolue. Vos messages peuvent bel et bien laisser des traces accessibles, et certains contenus peuvent être consultés ailleurs que dans votre téléphone.

 

Le chiffrement ne protège pas tout :

Certes, les messages envoyés entre deux utilisateurs WhatsApp sont chiffrés. Cela signifie que ni Meta (la maison-mère), ni les opérateurs, ni les pirates ne peuvent théoriquement les lire en transit.

Mais cela ne veut pas dire que les messages sont inaccessibles une fois reçus.

Le véritable talon d’Achille, c’est… le stockage local.

Les messages sont déchiffrés et stockés en clair sur votre téléphone. Cela signifie qu’en cas :

-de téléphone partagé,

-de sauvegarde automatique non protégée,

-ou de synchronisation via le cloud,

… ils peuvent être accessibles à d’autres yeux.

 

Le piège des sauvegardes :

Voici le détail qui annule l’effet "privé" tant vanté :

Si vous avez activé la sauvegarde automatique sur Google Drive (Android) ou iCloud (iPhone), vos messages sont stockés hors du chiffrement de bout en bout, à moins d’avoir activé le chiffrement des sauvegardes (ce que très peu d’utilisateurs font).

En clair :

Vos messages, vocaux, photos, fichiers… sont accessibles aux services cloud. Et en cas de réquisition judiciaire ou piratage de votre compte Google/iCloud, tout est lisible.

Selon une étude du MIT Cybersecurity and Internet Policy Initiative, plus de 75 % des utilisateurs de WhatsApp ignorent que leurs sauvegardes ne sont pas automatiquement protégées.

 

Autres points faibles : notifications, captures et groupes :

Même sans sauvegarde, vos messages ne sont pas à l’abri si :

-vos notifications affichent le contenu des messages sur l’écran verrouillé,

-vos correspondants prennent des captures d’écran,

-ou si vous êtes dans un groupe où quelqu’un transfère vos messages à d’autres (ce qui n’est pas détecté).

Un message privé n’est privé que si les personnes qui le reçoivent le restent aussi.

 

Comment limiter les risques ?

Voici ce que les experts en cybersécurité recommandent pour renforcer la confidentialité sur WhatsApp :

-Désactiver les sauvegardes cloud, ou activer le chiffrement des sauvegardes (dans les paramètres > discussions > sauvegarde chiffrée)

-Verrouiller l’accès à l’appli avec un code ou une empreinte

-Limiter les aperçus de notifications (paramètres > notifications > contenu sensible)

-Éviter d’envoyer des informations sensibles dans les groupes

-Utiliser la fonction “messages éphémères” pour certaines discussions

 

En résumé :

WhatsApp vous protège des intrus extérieurs, mais pas toujours des usages ordinaires.

Le chiffrement donne une illusion de sécurité totale… tant que vous ne regardez pas où et comment vos données sont stockées.

Vos messages ne sont donc pas aussi privés que vous le pensez — et cela dépend bien plus de vos réglages que de la technologie.

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  • 1 month later...

☀️Bonjour la communauté RS !!

 

Ça va ? Vous survivez aux températures ??

 

Même la mer Méditerranée est en surchauffe !!

Il y a des bouées qui mesurent en temps réel les températures.

Dans le Var, avec la bouée de Cap Roux (83), on enregistre un pic entre 17h et 18h à 30,6°.

Donc on a dépassé les 30° dans l'eau dans le Var.

OR l'eau met beaucoup plus de temps à se refroidir ou à se réchauffer (c'est ce qu'on appelle l'inertie)

Contrairement : dans l'air, la température peut varier grandement, dans l'eau, non... pas du tout.

 

Ce qui annonce un été dramatique pour la biodiversité, pour tout l'écosystème marin et par extension pour nous. 

La mer Méditerranée risque de mettre des mois voire des années à se refroidir...

(Ça fait peur surtout que nous ne sommes qu'au début de l'été).

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Le 01/07/2025 à 10:29, Aflow a dit :

☀️Bonjour la communauté RS !!

 

Ça va ? Vous survivez aux températures ??

 

Même la mer Méditerranée est en surchauffe !!

Il y a des bouées qui mesurent en temps réel les températures.

Dans le Var, avec la bouée de Cap Roux (83), on enregistre un pic entre 17h et 18h à 30,6°.

Donc on a dépassé les 30° dans l'eau dans le Var.

OR l'eau met beaucoup plus de temps à se refroidir ou à se réchauffer (c'est ce qu'on appelle l'inertie)

Contrairement : dans l'air, la température peut varier grandement, dans l'eau, non... pas du tout.

 

Ce qui annonce un été dramatique pour la biodiversité, pour tout l'écosystème marin et par extension pour nous. 

La mer Méditerranée risque de mettre des mois voire des années à se refroidir...

(Ça fait peur surtout que nous ne sommes qu'au début de l'été).

Les coups de chaleur en France va revenir de plus en plus souvent et de plus en plus violemment.

Ceux qui doutent encore du dérèglement climatique viennent de se prendre le mur de la réalité en pleine face !

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Intéressant cet article ^^ 

@Aronaar @GOONIES @Minou33 @akumasan + tous les membres actifs auxquels je n'ai pas pensé...

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(parce qu'ils sont cupides)

Pourquoi le mouvement “Stop Killing Games” agace autant l’industrie du jeu vidéo ?

Par Pierre Bazin

(Publié le 09/07/2025 à 11h11)

Une pétition d'initiative citoyenne européenne a atteint les 1,2 millions de signatures.

 

À l’origine, c’est un jeu Ubisoft qui a mis le feu aux poudres : The Crew, sorti en 2014, a été retiré des serveurs en mars 2024. Résultat ? Même les joueurs qui l’avaient acheté légalement et en physique n’y ont plus accès. Pire : leur copie numérique a été purement supprimée. C’est de là qu’est né le mouvement Stop Killing Games, lancé par le vidéaste Ross Scott (chaîne YouTube Accursed Farms). Son objectif : empêcher les éditeurs de rendre inaccessibles des jeux, simplement parce qu’ils jugent leur exploitation terminée.

Mais après un début prometteur, le combat semblait s’essouffler… jusqu’à il y a deux semaines.

 

Un comeback inattendu

Au départ assez circonscrit, le mouvement a finalement repris d’une curieuse manière : avec un clash entre créateurs de contenu. Ross Scott publie une vidéo baptisée “The end of Stop Killing Games”, dans laquelle il explique que l’initiative est au point mort, et accuse un autre YouTuber, Jason “Thor” Hall (alias Pirate Software), d’avoir détourné le message. Selon Scott, Hall aurait minimisé la portée du problème en le présentant comme une utopie incompatible avec la réalité du jeu en ligne.

La vidéo en question a eu un effet inverse : relancer l’intérêt pour le mouvement. D’autres vidéastes influents comme l’américain penguinz0 ont apporté leur soutien au mouvement avec une vidéo désormais vue plus de 3,5 millions de fois en quelques jours. Une pétition d’initiative citoyenne européenne “Stop Destroying Videogames” a ainsi été créée et elle dépasse aujourd’hui les 1,2 million de signatures. Son objectif ? empêcher les éditeurs de désactiver à distance des jeux achetés, et forcer l’intégration de modes hors-ligne ou d’outils de reprise par la communauté avant la fermeture d’un jeu.

 

Et il existe déjà des exemples concrets de ces initiatives : Suicide Squad: Kill the Justice League a récemment ajouté un mode solo hors-ligne après de nombreuses critiques. On peut aussi citer les anciens développeurs du jeu Duelyst qui ont volontairement libéré leur code pour permettre à la communauté de faire vivre leur jeu.

Mais l’exemple récent le plus marquant reste Anthem, le shooter d’EA. Sa fermeture de serveurs a été annoncée il y a quelques jours, et l’arrêt du jeu est prévu en janvier 2026, ce qui signifie que plus personne ne pourra y jouer, même en solo. Une disparition totale, à moins d’un miracle de préservation.

 

Une réponse (agacée) des géants de l’industrie

Face à cette mobilisation, les grands éditeurs ont répliqué. Le lobby Video Games Europe (qui regroupe Microsoft, Epic, Warner Bros, etc.) a publié une réponse officielle. Leur position : conserver des jeux à tout prix n’est pas viable.

Selon eux, forcer les studios à maintenir leurs serveurs ou à prévoir des alternatives techniques serait trop coûteux, risqué pour la sécurité des données et freinerait la création. Ils affirment aussi investir déjà dans la préservation via leurs archives internes… comme celle du très critiqué conglomérat Embracer, connu pour ses rachats massifs et ses coupes budgétaires.

 

En atteignant le cap des 1 millions de signatures (et après vérification de l’authenticité des signataires), l’initiative citoyenne européenne devra être obligatoirement étudié par la commission européenne.

Le débat est lancé : entre droit des joueurs/consommateurs, mémoire du jeu vidéo et logique commerciale, Stop Killing Games remet en question la façon dont les jeux sont pensés, vendus et traités une fois obsolètes. Si certains éditeurs acceptent de lâcher du lest, d’autres préfèrent garder un contrôle total – quitte à effacer des jeux de l’histoire.

Mais avec l’élan actuel et une pression publique qui ne faiblit pas, la bataille ne fait que commencer.

 

(Source : https://www.konbini.com/internet/pourquoi-le-mouvement-stop-killing-games-agace-autant-lindustrie-du-jeu-video/)

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