😀

À qui pourrai-je faire l'affront de présenter Zelda 1 ? Sorti à l'origine comme jeu de lancement de la FDS, une extension de la console dont j'ai déjà parlé, ce portage NES, qui avait l'exploit d'importer le système de sauvegarde sur cartouche, se voulait être un évènement pour la console — et a fortiari il en fut un.

Dans cette première aventure de la saga légendaire, votre but sera de ratisser le monde à la recherche de huit donjons à bout desquels vous devrez venir pour restituer la triforce réduite en pièces par Ganon le prince des ténèbres, avant de lui casser la gueule et sauver la princesse Zelda — qui n'est pas le nom du héros, j'espère que vous le savez. En tant que scénario-prétexte, on ne peut faire mieux ; toutefois, force est de constater que l'univers de la série est déjà là. Entre fées bienveillantes et régénératrices de PV, trolls ubuesques, vénales vieillards et centaures belliqueux, le titre parvient à instaurer un univers de fantasy peu commun pour de la NES. La magie se dégage immédiatement de ce titre qui, malgré les âges, conserve ce charme esthétique certain à travers ses compositions d'une envoûtante simplicité et son univers unique.

Sinon, quoi dire que vous n'ayez pas déjà entendu ? Quand on fait la review d'un tel jeu, difficile de ne pas se répéter, mais surtout, difficile de convaincre les moins initiés de sa qualité. Si beaucoup vantent les énigmes bien ficelées, le gameplay aux petits oignons, la difficulté des donjons qui s'accroîtrent au fur et à mesure et la liberté d'action sur la map, bon nombre d'amateurs pourront au contraire y voir un jeu maladroit, dur, confus dans la progression et impossible à résoudre sans soluce. Je pense que c'est un de ces jeux qui, quand on le découvre aujourd'hui, fonctionnent quitte ou double : quitte, le jeu a mal vieilli et repose sur des mécaniques beaucoup trop obsolètes pour être appréciables de nos jours — nécessité de farmer des rubis quand on n'en a plus, ennemis aux comportements imprévisibles, passages secrets un peu trop secrets, tels que les faux murs dans la seconde quête... — ; mais double, et vous avez sans doute l'un des meilleurs jeux de la NES, à la quantité impressionnante de zones cachées, d'objets récupérables, d'ennemis et épreuves variées ainsi que d'une durée de vie honorable, grâce à un New Game + pas indispensable mais qui vous permet de réexpérimenter l'épopée dans une version arrangée et surtout beaucoup plus coriace — comme je l'ai dit, attention aux faux murs ! 

En bref, oui, c'est sûr que The Legend of Zelda ne pourra plus satisfaire tout le monde, bien qu'à son époque, c'était vraiment le must-have de la console. Jamais n'avait-on pu jusqu'alors vivre une aventure si épique sur son petit écran. Aujourd'hui, le titre est démodé, surclassé par ses nombreuses suites, ça c'est certain. Un peu comme Super Mario Bros., cependant, cela vaut la peine de s'y essayer. Ce n'est plus une expérience transcendante, mais le génie du game-design peut encore se sentir, à travers sa map colossale et les nombreux power-ups récupérables tous plus jouissifs les uns que les autres. Malgré ses nombreux choix douteux comme les portes invisibles ou les escaliers cachés rendant très difficile la progression si vous n'avez pas un guide dans votre poche, Zelda 1 demeure un jeu qu'il vaut mieux avoir fait une fois dans sa vie si on veut se proclamer gamer. En ce qui me concerne, c'était une aventure rafraîchissante qui, pour sûr, m'a permis de la meilleure des façons de découvrir la grande série des Zelda. HAYA !!!