ca serait cool d avoir une version FR

Après avoir découvert le premier opus il y a cinq ans maintenant et m'être fait la suite à Halloween dernier, il était temps que je voie enfin ce que cet ultime opus de la trilogie avait dans le ventre. C'est qu'un survival-horror qui a pour cadre le grand Ouest américain, il ne faut pas se le cacher, c'est extrêmement alléchant. Malheureusement, Alone in the Dark 3 ne fait que trop peu bouger la formule des jeux précédents pour s'avérer passionnant, et on ne pourra être que déçu en constatant qu'il conserve qui plus est les tares de ses aînés, en pire.

Côté scénario, déjà, c'est étonnamment convenu. Si les deux premiers épisodes ne brillaient pas nécessairement par l'originalité de leur intrigue, l'inspiration lovecraftienne du 1 et l'étrange mélange pirate-gangster-ésotérique du 2 savaient avoir leur charme. Ici, on se tape le vieux cliché des habitants de la ville revenus sous forme de fantômes hanter les visiteurs infortunés, sur fond de prophéties indiennes et d'expériences génétiques dans un laboratoire souterrain — décidément, Resident Evil n'a rien inventé ! On se croirait dans un mauvais épisode de Scooby-Doo, tant les motivations du méchant sont risibles et que le titre peine à présenter un récit intéressant, au travers de documents aussi mal lus qu'écrits qui font bien pâles figures devant les réussites littéraires du premier jeu.

Et de fait, je ne pense surprendre personne en disant qu'Alone 3 est un jeu peu effrayant, malgré son atmosphère lugubre magistralement transmise par une bande-son ma foi excellente. Comme ses prédecesseurs, on a plus ici affaire à un jeu d'aventure semblable à un point 'n' click qu'à un vrai jeu d'horreur à la Clock Tower. En ce sens, ce troisième opus se révèle être une sorte de synthèse entre l'aspect 100% réflexion du premier volet et la dimension TPS du second ; problème : les puzzles sont incompréhensibles et les phases de shoot bidons.

Je ne suis pas le chat le plus futé du panier, je sais bien, mais je considère quand même ça comme un problème, que de buter deux heures sur chaque énigme à cause de solutions saugrenues.

Les deux premiers épisodes étaient loin d'être exempts de ce genre d'âneries, mais étaient au moins prémunis contre leur omniprésence ; le 3 a ceci de particulier que les énigmes ont de moins en moins de sens au fur et à mesure que vous avancez, et que les potentiels indices sont si éloignés de leur lieu d'application qu'ils en deviennent caducs à un moment. Quant aux phases d'affrontement contre les ennemis, autant ne pas les mentionner tant le système de combat demeure catastrophique et qu'il sera constant de tirer à côté de la cible à cause d'une visée inexistante.

Vous aurez compris : des trois jeux, Alone 3 se révèle tristement être le moins bon en dépit de son sympathique concept initial ; ce n'est au final qu'un imbroglio informe d'idées mal cousues entre elles et mal emmenées — la séquence où l'on joue un cougar ou celle où l'on rétrécit ne sont pas mal pensées en soi mais sont, hélas, beaucoup trop courtes, et puis, qu'est-ce que ça fout là, bon sang !? Je n'aime pas dire d'un jeu qu'il est rushé en général, mais Alone 3 dégouline de cette impression à tout point de vue. Peut-être pourra-t-on se consoler d'un tel gâchis en écoutant la chanson de fin, puant le vieux rock français des années '90, et ça, j'aime bien.