Portage d'un des plus gros succès de Capcom sur borne d'arcade, Final Fight fut également l'un des premiers jeux à être développés pour la SNES. Héritant du statut de père fondateur du beat 'em up — avec entre autres Double Dragon —, on y trouve tout ce que l'on peut rechercher avec un jeu de ce genre : du baston, de la baston, et encore un peu de baston. Que demander de plus ?

Comme tout bon BTU, le jeu assume complètement son côté kitsch : incarnant au choix un moustachu en bretelles, maire de la ville décidant de renouer avec son amour du catch, ou un blondinet aux accents de James Dean, vous devrez vider les quartiers puants de la racaille qui y règne dans des décors à en faire rougir la Seine-Saint-Denis. Punks à chien en iroquoise, bikers au look des Guns 'n' Roses et joueurs de football américain en kabuto seront ainsi parmi les nombreux malheureux à devoir passer sous votre poing vengeur.

Pour le moins dire, c'est que le jeu fait bien le taf : on passe un véritable bon moment à passer notre frustration quotidienne sur des ennemis qui nous servent de punching-balls ; mais malheureusement, et comme bien des jeux de ce type, la répétitivité se fait vite sentir, faute à une monotonie toute relative dans les adversaires rencontrés et à une panoplie de coups somme toute très sommaire — poing, saut, throw, mélanges des trois et puis c'est tout, sauf si on compte l'attaque spéciale coûteuse en PV qui ne sert qu'à éviter de se faire entourer.

Pour rajouter du sel sur la plaie, ce portage SNES se révèle également très inférieure à la version originale ; les couleurs ne sont de fait pas aussi vibrantes que sur arcade, un niveau entier est supprimé pour rendre le jeu encore plus court, on perd un des trois personnages jouables qui n'apparaîtra que dans une version ultérieure, le jeu est censuré à outrance (références à l'alcool supprimées, injures et noms à connotation biblique modifiés, ennemis féminins retirés, plus de sang, plus de nudité, personnages noirs blanchis à l'exception du premier boss qui pourtant était le plus caricatural, etc), et plus grave encore : pas de mode deux joueurs ! 

Tout cela fait qu'il serait bien dommage de découvrir le jeu par cette version, d'autant plus qu'on notera des gros moments de latence rendant la jouabilité bien pénible par moments, ainsi qu'une difficulté très accrue même en mode facile, incarnée principalement par la nécessité de recommencer tout le niveau à chaque game over — les stages sont longs, croyez-moi c'est chiant. Comme quoi, le jeu montre bien son âge malheureusement.

Vous recommanderais-je malgré tout ce jeu ? Bien sûr que oui, mais sans doute pas cette version. Final Fight est indéniablement l'un des BTU classiques à avoir le mieux vieilli, et ce serait un crime que de ne pas l'essayer au moins sur borne d'arcade si vous aimez la bagarre et les dents qui volent. Je vous garantis qu'à deux, vous ne vous ennuierez pas ! Cette version SNES a juste le mérite de représenter l'une des adaptations les moins ratés du jeu de base, en plus d'ouvrir une trilogie dont les suites n'ont jamais dépassé les frontières de la 16-bit made by Nintendo. En bref, un curieux premier épisode absolument pas représentatif du génie du jeu d'origine.

Eh oui le gros enfumage de Big N qui ressortira le jeu un peu tard pour avoir acces a Guy avec Final Fight Guy ... une belle entourloupe 😉

La "VERSION"  de référence à  recommander est sans nul doute celle du Sega Mega CD, c'est peut être la référence en matiere de conversion de ce mythe.  Je dis ça peut être avec un leger parti pris mais elle est sacrément bien troussee cette version.

D'ailleurs un hack est sorti l'année dernière pouf lui donner un petit "lifting" au botox. ✌️