Je me souviens d'une vieille vidéo de Hedge Snes consacrée à ce jeu. Franchement, quand on était gamin, ça donnait vachement envie, mais à y jouer aujourd'hui, il faut avouer que ça ne possède pas tout à fait la même saveur. Toy Story est un de ces jeux à licence dont on n'a pas envie de dire du mal, car l'amour porté par l'équipe de développement au film est évident dans la production qu'il donne, mais pourtant, la qualité du produit final en laisse penser autrement. Je ne vais pas me faire des copains avec cette review, mais il faut bien le dire : Toy Story est un mauvais jeu.

Pourtant, le jeu n'est évidemment pas exempt de qualités : si, par ses graphismes en simili-3D du plus bel effet — utilisant le même procédé technique que pour les DKC —, le titre se montre très fidèle au rendu du long-métrage, il n'est pas en reste quant à sa durée de vie ; 17 niveaux variés, uniques, chacun avec ses propres musiques et idées de gameplay, il faut avouer que ce jeu se débrouille bien par rapport à d'autres adaptations au contenu plus rachitique.

C'est que, en plus des traditionnelles séquences de plateformes dans lesquelles il suffira de se rendre d'un point A à un point B — avec un lasso pour immobiliser les ennemis, héros pacifiste oblige —, le jeu ne lambinera pas quant aux différentes phases de jeu : auto-scrollers à dos de dinosaures, course en voiture vue du dessus à la Micro Machines, phases en vue FPS, combats de boss... Sur ce point, on ne peut nier que le jeu s'avère des plus rafraîchissants !

Mais alors, qu'est-ce qu'il ne va pas à mon avis ? La difficulté. Je ne suis pas réfractaire aux jeux durs, loin de là, mais Toy Story franchit une barrière que Tintin au Tibet n'aurait osé violer. Ainsi, on se retrouve à devoir finir le jeu d'une traite, sans continue préalable, sans mot de passe — du moins, sur cette version américaine bien inférieure à notre version à nous plus clémente —, dans des niveaux qui, s'ils sont gentillets dans le premier quart, deviennent des plus sordides à partir du sixième stage : et vas-y qu'il faut traverser des niveaux immenses au level-design anarchique, où l'on ne sait pas où se trouve la fin, où l'on se fait agresser par des pièges débarquant d'en dehors de l'écran, où l'on ne sait plus où donner de la tête. Regardez les niveaux en auto-scroller et osez me dire qu'on ne dirait pas un putain de remake de 1944 !

Toy Story a cet unique défaut de vouloir trop en faire. Si les niveaux ne sont pas mauvais en soi, ils souffrent pourtant de trop grandes longueurs dues à un problème de rythme : des phases trop longues pour ce qu'elles sont — prenez le niveau 9 et ses mêmes pièges qui se répètent ad nauseam tout du long, trois minutes qui semblent bieeen longues —, et un trop gros surplus d'embûches imprévisibles, mêlées à du platforming peu précis. Ajoutez à cela le fait que vous ne pouvez, comme susdit, qu'immobiliser vos adversaires de manière — très ! — éphémère, et vous avez là une expérience plus fastidieuse qu'autre chose.

Après avoir maintenant bien énervé les personnes ayant grandi avec ce jeu — je suis chiant, hein ? >:3 —, je vous laisserai désormais vous rendre compte par vous-mêmes en l'essayant. Ce n'est pas une horreur absolue, mais sa difficulté hardcore et ses obstacles perfides ne sauront que vous offrir une expérience on ne peut plus frustrante. Paradoxalement, Toy Story possède en ce sens un certain charme par la nostalgie qu'il a su produire chez beaucoup d'entre nous. Privilégiez toutefois largement la version européenne à celle-ci : la possibilité de reprendre la partie sans tout recommencer fait une différence colossale, je vous l'assure !